De Ste Anne (Martinique) à Charlotteville (Tobago)

Au revoir Ste Anne, nous quittons en deux temps notre mouillage. Dans un premier temps nous allons vers la Pointe Dunkerque au Sud de l'anse Caritan afin de nous dégager des casiers de pécheurs installés au milieu du mouillage.

En effet, nous avons décidé après tout un tas de calculs de partir vers minuit dans la but d'arriver à Tobago en milieu de journée, enfin si la météo, les courants, la forme de l'équipage, qu'il n'y aura pas d'avarie, etc, etc.

Le réveil sonne il est 23H55. Nous avons passé la journée de lundi à nettoyer, ranger, vérifier, préparer notre YAPUKA qui est fin prêt pour cette navigation de 190 miles

 

La traversée fut bonne mais heureusement que YAPUKA fut un bon bateau... Chanson connue !

Le départ sans problème, l'ancre à poste, tout en douceur nous quittons l'abri de l'anse Caritan Grand voile à 1 ris et 100% de Génois. Yapuka prend sa vitesse de croisière entre 7,5 et 8 Nds. Il y a peut de courant et il est favorable : le pied.

La mer se creuse un peu ; c'est normal nous attaquons le canal de Martinique entre la Martinique et Ste Lucie. Les premières vagues viennent éclater sous la nacelle, cela faisait longtemps que nous n'avions pas entendu ce bruit qui fait résonner tout le bateau. Le courant aidant nous voilà entre 8 et 9,5 Nds. Le capitaine commence à se dire qu'une fois de plus après tous les calculs pour prévoir l'heure d'arrivée nous allons une fois encore arriver de nuit.

Passé Ste Lucie les choses changent un peu, le courant s'inverse. Yapuka file sur l'eau toujours entre 7,5 et 8,5 Nds mais sur le fond nous ne faisons que 6,5 / 7,5 Nds. Pas de souci.

Le jour se lève, nous recevons la visite de quelques grains, le vent monte un peu, nous enroulons le génois de quelques tours. Nous sommes de plus en plus bousculés. La mer de plus en plus désordonnée. Le courant contre augmente régulièrement. YAPUKA ne faiblit pas :  toujours 7,5 / 8,5 Nds au speedo mais sur le fond 5,5 / 6,5 Nds pas plus.

En milieu de journée nous sommes très secoués la mer est hachée, le courant qui vient du Sud et le vent qui lui vient de l'Est lèvent une mer courte avec des vagues petites mais violentes. Le courant augmente encore. Yapuka marchant toujours ses 7,5 8,5 Nds sur le fond nous sommes entre 4 et 5 Nds, près de 3 Nds de courant dans le nez.

Cette mer et ce courant nous accompagneront plus ou moins jusqu'à l'arrivée. Une ou deux fois le vent diminue nous ne marcherons qu'à 2 Nds puis le vent reviendra et le courant diminuera ??? mais ces états ne seront que momentanés, quelques dizaines de minutes pas plus

traversée1

traversée 2

traversée1

traversée 3

La capitaine nous avait préparé un bon petit repas avant de partir, nous n'y toucherons pas. Un peu de café ou de thé une ou deux tartines seront nos seules nourritures pendant les 33 heures 30 de navigation (dans ces conditions chaque minute compte). Nous veillons à tour de rôle même pendant le jour. YAPUKA est tellement chahuté qu'il nous est difficile de vraiment dormir, nous nous reposons, sans plus.

La dernière révision du guide pour notre arrivée à Charlotteville

Enfin le matin, vers 8 h nous apercevons les premiers reliefs de Tobago.

Terre, Terre

encore quelques minutes

10h00, nous rentrons dans Man of War Bay, en quelques centaines de mètres nous sommes au calme. Nous profitons du spectacle des mouettes rieuses qui crient et s'envolent pour se reposer quelques mètres plus loin.

Dans cette baie il n'y a qu'un bateau, des français qui arrivent de Guyane et laisseront leur bateau à Trinidad pour la saison cyclonique.

L’accueil pour les formalités, que dire, chaleureux, enthousiaste pour nous du jamais vu. Les habitants nous saluent, nous indiquent le meilleur chemin pour le bâtiment qui regroupe douanes et immigration.

Nous arrivons pendant l'heure du repas, personne. En redescendant vers le quai où nous avons laissé l'annexe, nous sommes appelés par une personne depuis sa salle à manger

 : c'est vous les plaisanciers qui êtes arrivés tout à l'heure ?

Nous : oui, pourquoi ?

Le gars : Je suis le douanier,  j'arrive je vais vous ouvrir.

Et nous voilà repartis vers le bâtiment administratif et le douanier nous explique qu'il nous a vus arriver et qu'il nous a attendu sur le quai mais que nous ne sommes pas venus tout de suite. Nous lui expliquons qu'après 30 heures de navigation nous avions besoin avant tout d'une bonne douche, et de ranger un minimum le bateau.

No problem. Et nous arrivons à la douane. Miss John la responsable du tourisme à Charlotteville nous accueille : je vais préparer quelques documents pour vous présenter notre île. Nous remplissons les quelques papiers pour la douane. Quand nous faisons remarquer que normalement il faut commencer par l'immigration, le douanier et Miss John nous disent que c'est vrai mais que ce n'est vraiment pas un problème. Les formalités sont expédiées en moins d'une demi-heure.

Nous commençons à ressentir la faim. Le douanier nous demande si nous avons besoin de TT Dollars (le dollar de Trinidad et Tobago) prononcer TiTi Dollar. Il nous change quelques Euros. Car le distributeur ne fonctionne apparemment aujourd'hui qu'avec les cartes de crédit locales.

Un repas aussi bon que copieux nous est servi au Sutkhole un restaurant local. Pour 15 Euros boissons comprises c'est un bon rapport qualité/prix.

Au retour sur le bateau c'est fin de rangement et grosse sieste. Le capitaine ne se relèvera même pas pour manger le soir.